Femmes et guerres
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Dominique Rolland est eth­no­lo­gue et maître de confé­ren­ces à l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales). Grande voya­geuse, elle est aussi spé­cia­liste de l’Indochine. Elle a écrit De sang mêlé comme une poly­pho­nie autour de la ques­tion du métis­sage et du colo­nia­lisme au Viêt-Nam.

Ouvrages :

De sang mêlé est une musi­que. Ni essai ni roman auto­bio­gra­phi­que, mais pro­ba­ble­ment un peu des deux, ce livre est une poly­pho­nie de voix, de chro­ni­ques témoi­gnant d’un passé qui exa­cerbe tou­jours les pas­sions : le colo­nia­lisme en Indochine. Il aborde donc natu­rel­le­ment la ques­tion du métis­sage. La ren­contre entre fran­çais colo­ni­sa­teurs et peu­ples colo­ni­sés a engen­dré des figu­res variées de ce métis­sage. Qu’elles soient bio­lo­gi­ques ou sim­ple­ment cultu­rel­les, mar­quées dans leur sang ou seu­le­ment par les tra­di­tions, elles por­tent tou­jours avec dif­fi­culté cette iden­tité double : la métisse est une enfant sans terre. Ce n’est donc pas au hasard que le titre du livre de Dominique Rolland est à double sens : la condi­tion de métisse se dilue iné­vi­ta­ble­ment dans deux cultu­res au point que les iden­ti­tés se trou­blent. Les sangs se mêlent et les iden­ti­tés s’emmê­lent.

De sang mêlé est aussi une confron­ta­tion entre l’Indochine passé et le Viêt-nam contem­po­rain ; où l’on croise la parole de quel­ques vieux Vietnamiens encore usés à la fran­co­pho­nie ; où l’on observe les cica­tri­ces des guer­res, l’agi­ta­tion de la ville, le cours de la vie…

De sang mêlé est ce regard croisé que peut porter avec jus­tesse l’enfant métis sur le passé tour­menté du pays.D’uni­ver­sel, l’his­toire devient alors per­son­nelle, avec ses espoirs, ses tour­ments et cette irré­sis­ti­ble envie de com­pren­dre. De sang mêlé est cette musi­que-là.

Source et autres publi­ca­tions : http://www.elytis-edi­tion.com/ficde...